Les professionnels de l’immobilier lyonnais tirent à boulets rouges sur l’encadrement des loyers. En place depuis un an dans la métropole, le résultat ne serait pas au rendez-vous, bien au contraire. Alors que le modèle parisien se généralise, la question de sa pertinence pour l’ensemble des marchés se pose.
Lors d'une conférence organisée ce jeudi matin, les professionnels de l'Unis Lyon-Rhône ont brossé un portrait peu flatteur de la mesure mise en place par la métropole de Lyon en novembre 2021. « L’encadrement a tiré les prix des T1 et T2 vers le bas. Certains propriétaires ont dû louer 200 euros de moins que ce qu'il faisait jusqu'ici. Alors qu'à l'inverse, les prix à partir des T3 sont partis à la hausse », détaille Olivier Dumas, chargé des données à l'Unis Lyon-Rhône. Avec des conséquences drastiques sur le marché : « pénurie de biens », logements « mal entretenus », « investisseurs en fuite », « augmentation des conflits avec les locataires », etc.
Une pénurie contre-productive
La mesure visait notamment à protéger les étudiants et les jeunes, en baissant le prix des plus petites surfaces. Mais elle a surtout baissé l’offre de ce type de biens, de plus de 10%. « Alors que la mesure était faite pour les plus jeunes, aujourd'hui, sur ce genre d'appartement, on a 90 appels pour un bien. La réalité c'est que les professionnels sont pénalisés et que, in fine, ça va profiter aux marchands de sommeil qui vont profiter de la situation en faisant n'importe quoi », déplore Patrick Lozani, le président de l'Unis Lyon-Rhône. Et Olivier Dumas d'abonder : « Finalement, la réalité c'est que certains propriétaires vont faire monter les enchères sans passer par les professionnels ».
Selon les chiffres de l’Unis, la tension immobilière a augmenté de 68%, du fait d’un décalage majeur entre offre et demande, en particulier sur les petites surfaces, soit 60% du parc immobilier lyonnais. « On a créé un serpent de mer que l'on maîtrise de plus en plus difficilement. Entre 15% et 18% des propriétaires sont sortis du marché de la location et ceux qui y restent ne peuvent plus entretenir leurs biens, car les loyers sont plafonnés », indique le président de l'Unis.
Source : Le Figaro / reproduction interdite