Alors que le marché immobilier subit de nombreuses turbulences depuis de longs mois, Le Monde s’interroge sur la rentabilité de l’investissement locatif. Avec un cout du crédit en hausse, et des contraintes règlementaires qui se multiplient, la pratique peut sembler moins attractive. A tort, selon le quotidien, qui brosse un portrait d’une conjoncture plus favorable qu’il n’y parait.
Les taux d’intérêt sont en forte hausse, augmentant mécaniquement le coût de revient d’un investissement et amputant sa rentabilité. En outre, l’accès même aux prêts immobiliers s’est compliqué depuis plusieurs mois, ce qui exclue nombre d’investisseurs potentiels. Enfin, et ce n’est là pas la moindre des contraintes, les obligations règlementaires sur la location se multiplient. Encadrement des loyers et obligations de rénovation énergétique s’ajoutent aujourd’hui aux différents diagnostics déjà obligatoires (sur l’exposition au plomb, ou encore sur l’installation énergétique). Les passoires thermiques, nombreuses, sont progressivement interdites à la location, et leur loyer gelé depuis l’été dernier. Autant de mesures protectrices pour les locataires, qui restent la partie « faible » au contrat, mais Christophe Demerson, président de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) estime que « tout cela décourage les investisseurs ».
Le pricing power dans les mains des acheteurs
Mais un tel investissement reste attractif. Tout d’abord, la demande locative est au plus haut, les raisons évoquées, notamment sur le marché du crédit, évinçant tout autant les ménages souhaitant acquérir leur résidence principale. Selon l’observatoire des loyers Clameur, il faut seulement une quinzaine de jour pour trouver un locataire pour son appartement, encore moins pour une maison. Et, alors que les acquéreurs sont moins nombreux, les acheteurs ont la main pour négocier. « On peut obtenir des rentabilités supérieures à 4% ou 5% en sélectionnant soigneusement son bien », estime Stéphane Imowicz, président d’Ikory.
Rentable l’investissement locatif ? Il faut cependant viser un bien approprié. Acheter une passoire thermique peut ainsi être un bon investissement, grâce aux aides à la rénovation et à la décote sur le prix, mais il est compliqué d’estimer les coûts. L’emplacement compte également d’autant plus, les villes moyennes associant dynamisme économique, prix abordables et demande locative forte, étant particulièrement attractives. « On peut regarder du côté de Dijon, Poitiers, Nancy, Le Havre. Mais Saint-Etienne ou Perpignan ne sont pas assez porteuses économiquement à mon sens », estime Martin Menez, cofondateur de Bevouac.
Enfin, une plus-value à long terme reste, le plus souvent, envisageable. Si l’environnement est devenu d’autant plus complexe, il est toujours possible d’investir efficacement. Et investir dans la pierre conserve, pour le terme, une sécurité et un attrait certain.
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