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30 avr. 2023
S’éloigner de Paris pour gagner en surface : où s’installer ?
Alors que vivre dans Paris intramuros, mais également en proche banlieue, devient inaccessible pour de très nombreux ménages, s’éloigner jusqu’à une heure de transport de la capitale peut être une solution pour retrouver en qualité de vie.
Temps de transport contre m², c’est un dilemme à trancher pour de nombreux travailleurs. Mais, depuis la crise sanitaire, l’avènement du télétravail facilite les choses pour nombre d’entre eux. Où s’installer ? La société Flatlooker s’est intéressée aux villes jusqu’à une heure de Paris pour les comparer aux loyers parisiens. « Nous avons regardé de début 2022 jusqu’à fin mars 2023 les loyers et surfaces habitables des villes soit à moins de 130 kilomètres de Paris, soit accessibles en train en moins d’une heure. Cela donne plus de 20 000 offres de location pour 2022 et plus de 7 000 pour 2023. Nous avons gardé les villes où nous disposions de plus de 100 offres », détaille Nicolas Goyet, fondateur de Flatlooker.
Le bilan est sans appel. Pour le loyer d’un T1 parisien, la surface médiane qu’on l’on peut obtenir passe de 25 m² à 48 m². Et cet écart s’accroit pour les plus grandes surfaces. Ainsi, si 1 100 € mensuels permettent d’accéder à 41 m² dans Paris, les locataires gagnent plus de 50 m² (soit un appartement de 93 m²) en s’éloignant. Enfin, pour 1 600 €, 65 m² parisiens deviennent 161 m² à 100 km de la capitale.
Sortir d’Île-de-France pour obtenir un gain significatif
Ville par ville, le constat n’est pas toujours significatif. Ainsi, les villes d’Île-de-France ne permettent pas un gain de niveau de vie si important (+1 m² à Issy-les-Moulineaux ou Boulogne-Billancourt, +7 à Versailles, et même -1 m² à Neuilly ou Levallois). À l’inverse, Le Mans, Orléans ou Reims bénéficient de leur bonne desserte en train et d’un marché de l’immobilier bien plus abordable.
« Deux effets peuvent expliquer les différences selon les villes : le rapport entre l’offre et la demande et les politiques publiques locales en matière de création de logements et d’encadrement de loyers, explique Nicolas Goyet. Par exemple, Lille est une ville où l’offre de logements est faible au regard de la demande. Les loyers ont eu donc tendance à monter ces dernières années, ce qui a justifié la mise en place de l’encadrement des loyers. » Une mesure efficace selon cette étude : le gain de m² en passant de Paris à Lille a peu évolué entre 2022 et 2023, contrairement à nombre d’autres communes étudiées.
En effet, l’écart, toujours significatif, se réduit. « Nous sommes sur une dynamique baissière, note Nicolas Goyet. Les surfaces auxquelles on peut prétendre dans des villes à moins d’une heure de Paris diminuent ces dernières années. J’avais pourtant tendance à penser que, suite au flux vers la Province post-confinement, cet attrait allait se tasser en 2022 et 2023. Ce n’est pas ce que nous indiquent ces chiffres. Les prix à la location continuent à augmenter plus significativement dans les villes à une heure de Paris qu’à Paris même. »
Source : Les Échos / reproduction interdite