Comprendre l'immobilier
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25 mai 2023
Six agents immobiliers sur dix constatent une hausse des ruptures de compromis de vente
Dans un sondage Opinion System que dévoile le JDD, les agents immobiliers font part de leurs craintes face à la crise du secteur. Parmi les maux les plus récurrents, la difficulté d’accès aux crédits pour les primo-accédants.
Face au retournement du marché immobilier, Opinion System a interrogé près de cinq cents agents immobiliers, dans un sondage dévoilé par le JDD. « Notre baromètre confirme que l’inquiétude ressentie par les Français l’est aussi par les agents immobiliers, relève Samantha Domingues, directrice générale adjointe d’Opinion System. Mais on voit aussi que les professionnels sont combatifs. »
Avec six agents immobiliers sur dix qui constatent d’une hausse des ruptures de compromis de vente, le blocage du marché du crédit immobilier se fait grandement ressentir sur le terrain. « C’est certainement le chiffre le plus inquiétant : c’est colossal », juge Samantha Domingues. Face à la montée des taux d’intérêt, de plus en plus d’acquéreurs doivent stopper leur projet d’achat car ils ne peuvent plus emprunter, un phénomène qui s’observe également sur les résultats du sondage, avec 89% des sondés qui ont remarqué les difficultés grandissantes rencontrées par les acheteurs pour obtenir un crédit.
Les premiers touchés ? Les primo-accédants. Et pour preuve, 87% des professionnels interrogés se disent pessimistes quant à l’accès des primo-accédants à la propriété. « On a l’impression de conserver encore une certaine dynamique de vente mais elle se gomme facilement car on a perdu les primo-accédants, constate Laurent Otlet, agent immobilier dans les Alpes-Maritimes et le Var. On ressent une certaine hésitation qui n’existait pas il y a encore quelques mois. »
Alors que les acheteurs voient leur pouvoir d’achat fondre comme neige au soleil, 77 % des professionnels observent que les vendeurs n’ont pas ajusté leur prix et préfèrent maintenir des valeurs supérieures à l’estimation de leur agent. « Il y a toujours un certain affect, explique Laurent Otlet. Quand on voit son voisin vendre à 700 000 euros il y a quelques mois, pourquoi devrais-je vendre à 670 000 ? ». La conséquence principale, les délais de vente qui s’allongent. « De nouvelles mécaniques de pensées s’installent, ce qui freine l’acte d’achat, explique Samantha Domingues. Si les vendeurs ne prennent pas en compte les estimations de l’agent immobilier, les acheteurs utilisent, eux, le DPE [diagnostic de performance énergétique, NDLR] comme un nouveau facteur de négociation. » En effet, 37 % des sondés ont remarqué que les acheteurs excluent les biens les plus énergivores et 47 % utilisent la performance énergétique du logement comme levier de négociation. « Le DPE fait partie des trois premières questions qu’un client me pose dorénavant », observe Laurent Otlet.
Source : Le Journal du Dimanche/reproduction interdite