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9 fév. 24

Logement : la fin du grand absent ?

Réaction d’Eric Allouche, Directeur Exécutif du Réseau ERA Immobilier

 

Alors que l'attente se prolongeait depuis plusieurs semaines, l'annonce de la nomination d'un ministre dédié au logement est enfin tombée. En tant que professionnels de l’immobilier, bien que cette mesure arrive tardivement, nous sommes heureux d’apprendre la nomination de Guillaume Kasbarian.

Le logement, besoin fondamental de chaque individu et moteur économique pour l'État, semble depuis quelque temps être relégué au second plan dans les priorités gouvernementales. Cette négligence, regrettable et injustifiée, est interprétée comme un signal négatif par la quasi-totalité des acteurs du logement.

L'immobilier reste une valeur refuge et il est impératif de donner aux ménages les moyens d'accéder à la propriété. Nous observons malheureusement une multiplication des obstacles rencontrés par les propriétaires, notamment en matière de transition écologique. Plutôt que de les soutenir en les accompagnant efficacement, on leur impose des contraintes sans leur fournir les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. Les locataires sont également dans une position inconfortable face à un manque d’offre causé par un retrait contraint de nombreux logements dont le nombre risque de s’accroitre lorsque les dates d’interdiction de louer arriveront à échéance.

Face à cette situation, nous appelons à une mobilisation collective, car les enjeux sont multiples. L’insuffisance chronique de production de nouveaux logements construits ou réhabilités dans les secteurs urbains entraine des tensions de plus en plus vives sur l’offre de logements locatifs et sur les prix de vente de biens immobiliers anciens.

Bien qu’il n’y ait pas en France d’organisation structurée, contrairement à d’autres secteurs, susceptible de réclamer, dans la rue, une politique de logement plus efficace, les difficultés de logement si elles devaient persister et s’amplifier pourraient, potentiellement, créer de graves tensions dans notre société.

En tant qu'acteurs de l'immobilier, nous attendons des mesures d’incitation qui pourraient être mises en place, en respectant les contraintes environnementales et budgétaires, afin d’augmenter le volume de logements disponibles et de fluidifier le marché pour améliorer l’accès au logement pour tous dans notre pays. La mise en place de ces mesures est urgente car elles mettront nécessairement du temps à produire des résultats, compte tenu de l’effet d’inertie du mécanisme inhérent à la production de logements.

Le logement doit retrouver sa place au cœur des priorités politiques, à la hauteur de son importance pour chaque individu et pour l'ensemble de la société.

Nous espérons donc que notre nouveau ministre sera en mesure de susciter le « choc d’offre » tant attendu.