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3 juil. 24

L’enjeu transpartisan du logement

Par Éric Allouche, directeur exécutif du réseau ERA Immobilier 

Alors que le secteur immobilier s’enlise dans les difficultés, il est temps que nos dirigeants prennent des mesures concrètes pour remédier aux défis rencontrés sur le terrain. L’absence d'une politique du logement ambitieuse et efficace de la part du Gouvernement devient de plus en plus incompréhensible. À la suite de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les quelques projets de loi envisagés sont suspendus, les besoins en logements eux perdurent… Les résultats du premier tour des élections législatives vont-ils être suivis d’une prise de conscience en matière de logement ?

Les données récentes du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires montrent, qu’entre avril 2023 et mars 2024, seuls 358 600 logements ont été autorisés à la construction. Cela représente un recul de presque 20 % sur les 12 mois précédents, marquant ainsi une chute inquiétante de l'activité dans un secteur vital pour notre économie. Parallèlement, les derniers chiffres de la Banque de France révèlent que l’octroi de nouveaux crédits immobiliers a atteint en 2023 son niveau le plus bas depuis huit ans. Cette hémorragie témoigne d’une véritable menace pesant sur l'accès au logement des ménages français, en particulier des primo-accédants confrontés à une impasse financière entre taux et prix élevés. Parallèlement, les chiffres de l’INSEE révèlent que 25 % des familles sont désormais monoparentales, ce qui génère de facto des besoins supplémentaires en logements. Nous pourrions dresser une liste pléthorique de chiffres témoignant de ces signaux. Et pourtant rien ne se passe…

Les logements neufs ou transformés qui ne sont pas construits ou réhabilités aujourd'hui manqueront cruellement demain. Il est donc essentiel de soutenir, au plus vite, l'investissement immobilier. Concernant l’ancien, la chute brutale du volume des transactions qui a diminué de 30 % en 2 ans témoigne également clairement du marasme actuel.

À ceux qui affirment que les incitations fiscales constituent des subventions inutiles et qu’il n’est pas nécessaire de favoriser l’accession à la propriété et la fluidité des transactions dans l’ancien, nous pouvons leur répondre haut et fort, que le logement est une source importante de revenus directs et indirects pour l'État (90 Md € en 2021).  Ces incitations fiscales constituent des investissements à moyen et long terme qui ne peuvent être vus uniquement comme une charge. Enfin permettre l’accessibilité à un parcours résidentiel est un facteur essentiel de cohésion sociale.

Nous avons besoin d’une véritable politique du logement nourrie par une ambition, des objectifs clairs et des mesures stables d’incitation s’inscrivant dans un agenda politique permettant de les atteindre. Nous ne pouvons plus nous contenter de constats et de simples discours !

Le temps des promesses est révolu. Le temps d'une réelle politique du logement est venu.